Publié le 1 déc. 2022 à 18:51Mis à jour le 1 déc. 2022 à 21:19
115 milliards de dollars. C’est le coût assurantiel des catastrophes naturelles mondiales sur les onze premiers mois de cette année, selon l’institut Swiss Re. Un montant bien supérieur à la moyenne décennale (81 milliards de dollars), qui fait de 2022 la deuxième année consécutive au cours de laquelle les pertes assurées ont dépassé les 100 milliards de dollars. D’après le géant de la réassurance, cette tendance à la hausse correspond à une augmentation annuelle moyenne des coûts de 5 % à 7 % sur les dernières décennies.
Le coût très élevé de l’ouragan Ian
Selon le groupe suisse, l’ouragan Ian , qui a touché en septembre les Etats-Unis et une partie des Caraïbes (notamment Cuba), aurait généré à lui seul la moitié des pertes assurées. Soit un montant estimé entre 50 et 65 milliards de dollars. Cette tempête géante serait même la catastrophe naturelle la plus chère depuis l’ouragan Katrina en 2005.
« Il y a trente ans, l’ouragan Andrew a généré une perte de 20 milliards de dollars, montant qui n’avait jamais été enregistré auparavant. Aujourd’hui, sept ouragans de ce type se sont produits au cours des six dernières années », alerte dans un communiqué Martin Bertogg, chargé des catastrophes pour l’institut de recherche du réassureur.
Au total, l’impact économique des catastrophes naturelles et sinistres a atteint 268 milliards de dollars depuis le mois de janvier, mais seulement une partie (environ 45 %) a été couverte par les assureurs et les réassureurs . Pour Swiss Re, cela illustre un important déficit de protection dans le monde.
« Le développement urbain, l’accumulation de richesses dans les zones sujettes aux catastrophes, l’inflation et le changement climatique sont des facteurs clés, qui transforment les conditions météorologiques extrêmes en pertes qui ne cessent d’augmenter », analyse Martin Bertogg.
Le poids croissant des désastres secondaires
L’année 2022 confirme également le poids des périls naturels dits « secondaires », c’est-à-dire les inondations et les tempêtes, par opposition aux grandes catastrophes naturelles (tremblements de terre, ouragans). D’après Swiss Re, sur les 115 milliards de dollars de pertes assurées, ces sinistres représenteraient au moins 50 milliards de dollars.
Pour illustrer ce chiffre, le groupe liste les coûts de certains de ces sinistres. En février, la série de tempêtes hivernales qui a frappé l’Europe aurait coûté plus de 3,7 milliards de dollars en assurance. En France, la facture assurantielle causée par la série d’orages violents et de grêle est estimée à 5 milliards d’euros. Aux mois de février et mars, les pluies torrentielles à l’origine de vastes inondations en Australie auraient, elles, coûté 4 milliards de dollars environ, faisant de ce sinistre le plus coûteux de l’histoire du pays.
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