Crédit à la consommation : près d’un millier d’emplois menacés chez BNP Paribas Personal Finance

Publié le 6 janv. 2023 à 22:06

Coup de tonnerre chez BNP Paribas Personal Finance (PF). La filiale du groupe bancaire spécialisée dans le crédit à la consommation envisage une restructuration – qui devrait être présentée aux partenaires sociaux autour de la mi-février – et qui pourrait aboutir à la suppression de 900 à 1.000 emplois selon plusieurs sources, confirmant une information de Bloomberg. L’entité compte (à fin 2021) près de 20.000 salariés dans le monde dont 5.000 en France, a priori davantage concernée.

Sans commentaire sur les potentielles suppressions de postes, le spécialiste du « crédit conso » connu en France sous la marque Cetelem indique « avoir présenté aux partenaires sociaux ses réflexions stratégiques en ce qui concerne le recentrage de ses activités et l’adaptation de son modèle opérationnel ». Cette rencontre avec la direction générale aurait eu lieu fin 2022. Mais aucun plan n’a encore été formellement lancé.

Le plan 2025 pris à contre-pied

Si l’ordre de grandeur de 1.000 emplois supprimés se confirme, cela serait une réduction de périmètre considérable pour « PF ». Dans la culture de BNP Paribas – plutôt consensuelle sur le volet social – il ne devrait pas y avoir de départs contraints, mais plus vraisemblablement des reclassements voire un éventuel plan de départs volontaires.

Le groupe doit composer avec une conjoncture difficile pour le secteur du crédit à la consommation, qui a pris à contre-pied son plan stratégique à horizon 2025 : dans un climat d’inflation record, ses coûts de refinancement ont très rapidement augmenté, sans pouvoir intégralement répercuter ce surcoût sur ses taux de crédits. Résultat, les marges se dégradent. Au troisième trimestre 2022, Personal Finance avait présenté un résultat avant impôts de 340 millions d’euros, en recul de 9,5 % sur an mais marqué par une bonne dynamique commerciale.

Recentrage géographique

Les acteurs traditionnels (Cetelem, Sofinco ou Cofidis par exemple) doivent de plus affronter une nouvelle concurrence, celle des acteurs « paiement fractionné » (« BNPL »). BNP Paribas a racheté l’un d’entre eux, la fintech Floa, l’an dernier. Le marché français, enfin, est réputé difficile car particulièrement réglementé depuis la loi Lagarde de 2010 qui a mis en coupe réglée le crédit renouvelable, jusque-là très rentable.

Le « recentrage » évoqué par Personal Finance est aussi d’ordre géographique : en décembre dernier, le groupe avait annoncé un accord avec la banque grecque Eurobank en vue de lui céder sa filiale bulgare. Certains évoquent la sortie de la Roumanie, mais la décision ne serait pas tranchée. Autre exemple, au Brésil, la filiale locale (de PF) va être fusionnée avec BNP Paribas, ce qui devrait générer des économies. Les zones de croissance devraient a priori rester la zone euro, le Royaume-Uni ainsi que la Chine.

Reste à savoir, au-delà d’un plan d’économie, quelle priorité de développement va se donner le groupe, notamment dans le domaine de la mobilité et de la transition énergétique, deux thématiques fortes pour le secteur.