Un pavé dans la mare. Lundi, Robert Holzmann, le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, a estimé que l’inflation sous-jacente (hors prix de l’alimentation et de l’énergie) allait rester élevée au moins jusqu’à l’été . Conséquence : « Je m’attends à ce que nous montions à nouveau les taux de 50 points de base [un demi-point de pourcentage, NDLR] à quatre reprises en mars, mai, juin et juillet », a-t-il déclaré. Cela porterait le taux de dépôt à 4,5 %, contre 2,5 % aujourd’hui. Un niveau supérieur aux prévisions des économistes, qui ont commencé à revoir leurs estimations à la hausse , mais qui, pour beaucoup, voient la BCE s’arrêter à 4 %.
Robert Holzmann est familier des déclarations outrancières en matière de politique monétaire. Il est surnommé « l’über-faucon », tant il est systématiquement celui qui adopte la ligne la plus dure parmi les partisans de l’orthodoxie monétaire (les faucons). Mais cette fois, ses déclarations ont eu plus d’impact que d’habitude sur les marchés. Les taux à dix ans des Etats européens, qui se détendaient lundi en début de journée après une semaine de forte hausse, sont remontés dans l’après-midi. Le taux français de référence a clôturé à 3,23 %.