L’Opep relève sa prévision de demande de pétrole

Publié le 14 févr. 2023 à 19:39Mis à jour le 14 févr. 2023 à 19:50

Le redémarrage de l’économie chinoise, dans le sillage de l’assouplissement des mesures anti-Covid, dope la demande mondiale de pétrole. Dans son rapport mensuel publié mardi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a relevé sa prévision pour 2023. Un petit événement : cela faisait en effet plusieurs mois que l’organisation n’avait pas été amenée à effectuer la moindre révision à la hausse. La demande mondiale de pétrole augmentera cette année de 2,32 millions de barils par jour (bpj), estime l’Opep, soit une hausse de 2,3 % sur un an. C’est 100.000 bpj de plus que ce qui était attendu en janvier.

« La clé de la croissance de la demande de pétrole en 2023 sera le revirement de la Chine sur ses restrictions de mobilité et l’effet que cela aura sur le pays, la région et le monde », écrit l’Opep dans le rapport. Elle prévoit désormais que la demande chinoise augmentera de 590.000 bpj en 2023, contre 510.000 bpj estimé en janvier.

L’Opep est également optimiste sur les perspectives économiques, et a augmenté sa prévision de croissance mondiale pour 2023 à 2,6 % contre 2,5 % le mois dernier. Autant de facteurs de nature à soutenir les cours du pétrole, relativement stables depuis la fin de l’an dernier. Le rapport indique que la production de pétrole brut de l’Opep en janvier a diminué de 49.000 bpj, à 28,88 millions de bpj.

Tensions géopolitiques

L’organisation mentionne toutefois les risques d’un ralentissement économique lié à une inflation élevée et aux nouvelles augmentations des taux d’intérêt. « Les risques de baisse sont apparents et peuvent inclure de nouvelles tensions géopolitiques en Europe de l’Est, les défis intérieurs actuels de la Chine dans le contexte de la pandémie et les retombées potentielles du secteur immobilier chinois toujours fragile », déclare également l’Opep.

Fin 2022, la demande mondiale de pétrole a d’ores et déjà retrouvé et même dépassé son niveau d’avant la pandémie. Au dernier trimestre 2022, la demande estimée par le cartel a repassé la barre des 100 millions de bpj, à 101,17 millions de bpj. Le cabinet d’analyse sur l’énergie Rystad estime que les émissions de carbone liées aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) continueront d’augmenter jusque vers 2025, avant de commencer à baisser ensuite.

S. Ro.