Scandale Adani : tout comprendre sur l’affaire qui ébranle le capitalisme indien

Publié le 4 févr. 2023 à 10:30Mis à jour le 4 févr. 2023 à 10:52

Il y a encore quelques jours, il était le troisième homme le plus riche du monde. A la tête d’un des plus gros conglomérats de l’Inde, le magnat Gautam Adani , 60 ans, proche du pouvoir, a bâti son empire en s’enrichissant notamment grâce au commerce de matières premières.

Les accusations de fraude comptable du célèbre vendeur à découvert Hindenburg Research – qui s’était déjà attaqué à Nikola – ont fait plonger les sociétés de la galaxie Adani en Bourse et fondre la fortune personnelle du magnat de 50 milliards de dollars en une semaine. De quoi le rétrograder au-delà du 15e rang du classement des plus grandes fortunes de « Forbes ». Le scandale, qui décrédibilise le capitalisme indien, est parfois vécu comme une attaque contre le pays et retentit jusque dans la sphère politique. Retour sur l’affaire en quatre questions.

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La Corée du Nord championne du monde des vols de cryptos en 2022

Publié le 5 févr. 2023 à 9:24Mis à jour le 5 févr. 2023 à 11:01

Nouvelle année record pour les vols de cryptomonnaies à travers le monde. Quelque 3,8 milliards de dollars en cryptomonnaies ont été subtilisés l’année dernière, dont une grande partie (43 %) par des hackers nord-coréens. Soit 1,7 milliard de dollars atterris en Corée du Nord, d’après un rapport de Chainalysis publié mercredi.

L’année dernière, cette même étude comptabilisait un total de 3,3 milliards de dollars de cryptos volés, dont 400 millions par des hackers en Corée du Nord . Le pays assoit chaque année un peu plus son rang de plus grand voleur de cryptos, et plus largement de champion de la cybercriminalité numérique.

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Vendée Globe : bras de fer entre Banque Populaire et l’organisateur de la course

Publié le 5 févr. 2023 à 17:49Mis à jour le 5 févr. 2023 à 18:49

Banque Populaire n’a pas le vent en poupe. Le groupe bancaire est pris dans une tempête sur les réseaux sociaux depuis la semaine dernière pour avoir pris la décision de ne plus sponsoriser la navigatrice Clarisse Crémer lors du prochain Vendée Globe, qui doit se tenir en 2024. A tel point que le président du directoire de BPCE, Nicolas Namias, arrivé depuis quelques mois à la tête du groupe, aurait décidé de reprendre lui-même le dossier en main, selon « Le Parisien ».

En effet, la jeune femme a donné naissance à une petite fille en 2022, maternité qui l’a empêchée de cumuler suffisamment de milles pour être sûre d’être qualifiée pour le prochain départ de la course autour du monde en solitaire et sans assistance.

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Crypto : lancement du premier stablecoin en euro régulé dans un pays européen

Publié le 6 févr. 2023 à 19:34Mis à jour le 6 févr. 2023 à 19:35

Alors que l’Europe manque toujours d’un stablecoin euro de référence pour concurrencer les plateformes cryptos américaines, un nouveau jeton adossé sur la monnaie unique fait son apparition. L’EURO est le premier stablecoin adossé à l’euro dont la gestion et la régulation sont 100 % européennes, assure la fintech finlandaise Membrane Finance, qui a lancé le 2 février ce token. Le principe de ce stablecoin est que sa valeur égale toujours celle de l’euro.

La start-up affirme que le jeton EUROe est « le premier et le seul stablecoin qui soit réglementé par l’UE ». Ou du moins par un pays de l’Union européenne, car la fintech est agréée par l’autorité finlandaise de surveillance financière (Fin-FSA).

Alors que l’un des reproches régulièrement adressés aux cryptomonnaies porte sur leur grande volatilité – ce qui limite leur intérêt en tant que moyen de paiement – un stablecoin est une devise numérique adossée à un actif fixe tel que l’or, le dollar, ou en l’occurrence, l’euro. Une parité avec un actif dont la valeur est réputée stable par les acteurs financiers et qui permet, en théorie, de se couvrir contre la volatilité du marché des cryptoactifs.

Inflation des stablecoins

La société affirme que chaque jeton EUROe est garanti par « au moins un euro fiat » dans « une institution financière ou une banque européenne, qui n’a aucun lien avec la société Membrane Finance ». Cette dernière estime qu’elle offrira la possibilité à ses clients de faire des « paiements quasi-instantanés » à un coût proche de zéro, contrairement aux frais réputés élevés et à la lenteur de la finance traditionnelle. Disponible dans un premier temps sur la blockchain Ethereum, l’EUROe a fait son apparition sur certains protocoles de finance décentralisée (DeFi) comme Uniswap.

Le groupe Casino a déjà expérimenté, avec le projet Lugh, un jeton indexé sur l’euro en France, mais son cas d’usage s’était retrouvé limité. Si l’EUROe n’est pas le premier des stablecoins indexé sur l’euro, il est en revanche le premier à être lancé et régulé par une autorité de régulation. L’EUROC de l’américain Circle est, par exemple, un stablecoin indexé sur l’euro, mais dont les réserves sont gérées par la Silvergate Bank aux Etats-Unis. « Une gestion américaine qui peut poser des questions de souveraineté si leur usage devait se populariser avec le risque que leur gouvernance échappe aux institutions européennes », explique Stanislas Barthelemi, analyste crypto chez KPMG.

Vraie attente des investisseurs

Les stablecoins sont un élément essentiel, voire indispensable de l’écosystème crypto. Les stablecoins sont donc censés échapper aux fluctuations soudaines et parfois violentes du marché des cryptoactifs. Les stablecoins sont ainsi utilisés pour faire des paiements sur certaines plateformes, des arbitrages entre différents ordres, des transferts entre plateformes ou pour sécuriser des gains en dollars ou euros pour les investisseurs.

« La quête du stablecoin euro est attendue depuis un moment car il y a une vraie attente pour les investisseurs et acteurs financiers européens d’un stablecoin indexé sur l’euro développé par des Européens » souligne Stanislas Barthelemi.

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Le retrait de la cote, ultime étape de la renaissance de Rothschild & Co

Publié le 6 févr. 2023 à 19:39Mis à jour le 6 févr. 2023 à 19:45

Tout un symbole. En demandant le retrait de la cote de sa banque d’affaires Rothschild & Co, la famille Rothschild tourne une page. C’est en effet à travers la société Paris Orléans, une ancienne compagnie ferroviaire acquise par James de Rothschild dans les années 1850 et cotée en Bourse depuis 1838, que la famille a recréé une activité lorsque la banque fut nationalisée.

A l’époque, Paris Orléans échappe à l’expropriation. Elle a abandonné l’activité ferroviaire depuis 1937 mais possède une kyrielle d’actifs liés à ce métier : terrains, buffets de gare, entrepôts frigorifiques… David de Rothschild utilise la structure pour créer une maison de titres spécialisée dans la gestion de portefeuille, P.O. Gestion, qui gère aussi les domaines viticoles de la famille ou encore une participation dans le courtier en assurance Siaci.

Unification des branches anglaise et française

En 1986, la famille retrouve le droit d’utiliser son nom pour faire des affaires : P.O. Gestion devient Rothschild & Associés Banque et Paris Orléans prend une participation minoritaire dans Rothschild Concordia, qui opère au Royaume-Uni et dans le reste du monde. Réhabilité avec la première cohabitation, David de Rothschild ne cache plus son ambition : bâtir un nouveau Lazard, qui est à l’époque la référence des banques d’affaires.

La recette fonctionne. Grâce à une culture fondée sur l’excellence mais aussi la collégialité et la discrétion, la banque s’impose progressivement dans le paysage et participe aux privatisations de Paribas ou Matra. Puis elle s’internationalise et accompagne notamment Jacobs Suchard dans sa fusion avec Kraft dans les années 1990. Peu à peu, le succès de la branche française de Rothschild résonne jusque Londres.

En 2003, le britannique Evelyn de Rothschild choisit son cousin David, dont il apprécie le sens de la diplomatie, pour lui succéder à la tête de NM Rothschild & Sons. Une structure faîtière est créée, Concordia BV, détenue à parité par Paris Orléans et la branche anglaise de la famille. En 2008, les familles sont formellement unifiées, près de deux siècles après le départ de Francfort des cinq fils de Mayer Amschel Rothschild pour créer leurs structures.

Accord avec Edmond

En 2012, les deux pôles bancaires de Paris et Londres sont regroupés et Paris Orléans est converti en société en commandite par actions. Trois ans plus tard, Paris Orléans, toujours coté en Bourse, est renommé Rothschild & Co. Une consécration pour David de Rothschild, mais une provocation pour la branche genevoise d’Edmond de Rothschild, alors dirigée par Ariane de Rothschild , l’épouse de Benjamin.

Depuis, les relations se sont apaisées entre les deux branches . Selon un accord signé en 2018, ni la banque d’affaires, ni le groupe de banque privée et de gestion d’actifs ne pourront utiliser le nom « Rothschild » seul. Les deux groupes dénouent par ailleurs leurs participations croisées. Dans le détail, Rothschild & Co détenait, via un holding en Suisse, 8,4 % du capital d’Edmond de Rothschild. De son côté, Edmond de Rothschild avait 5,7 % du capital de Rothschild & Co et 9,5 % du capital de son holding suisse.

Une paix des braves potentiellement facilitée par le passage de relais entre David et son fils, Alexandre de Rothschild, intervenu début 2018 à la tête de Rothschild & Co.

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Les marchés s’interrogent sur la future stratégie d’Eurazeo

Publié le 6 févr. 2023 à 19:58

Après le directoire, la main de fer de Jean-Charles Decaux fera t-elle aussi plier la stratégie d’Eurazeo ? A l’annonce du départ de Virginie Morgon, lundi, les marchés ont paru encore hésitants sur l’accueil à réserver au nouveau tandem formé par Christophe Bavière, un vétéran du private equity, et William Kadouch-Chassaing, jusqu’ici en charge des finances, après le choc produit par le départ de Virginie Morgon et de la moitié du directoire. Le cours a fini en recul de 2 %, allant dans le sens du marché boursier, sans se démarquer.

Avec un titre qui peine à franchir les 65 euros, Jean-Charles Decaux exige que les dirigeants « accélèrent » vers la gestion pour compte de tiers. Et qu’enfin les marchés arrêtent de traiter Eurazeo comme un holding, avec sa décote associée.

Malgré un virage offensif vers la gestion pour des investisseurs tiers – celle-ci pèse 23,2 milliards d’euros sur les 32,4 milliards d’actifs gérés par Eurazeo -, la société d’investissement est valorisée en Bourse 50% de moins par action que la valeur de son actif net.

« Ce niveau de décote reste élevé », soulignent les analystes de Degroof Petercam dans une note, qui ne voient pas positivement le départ de la dirigeante après ses 14 ans de maison, ni « la grande influence de la famille Decaux bien qu’elle soit minoritaire ».

Le virage vers la gestion pour compte de tiers initié par Virginie Morgon a pourtant été fort. A l’entrée de la famille Decaux, Eurazeo ne gérait que 6,9 milliards d’euros pour l’essentiel pour compte propre.

Multiple des bénéfices

Mais ce n’est pas assez pour son premier actionnaire. Les levées de fonds se sont en effet essoufflées sur un an (3,1 milliards en 2022 contre 5,2 milliards en 2021). Et le modèle de pur gérant d’actifs alternatifs fait briller les yeux des actionnaires familiaux de holding, qui chez Wendel ou GBL, subissent aussi des décotes à deux chiffres : on parle alors de multiple du bénéfice (et plus de décote sur actifs). Et cela change tout : le suisse Partners Group est par exemple valorisé 22 fois son bénéfice.

Autre intérêt pour les actionnaires : réduire les coûts. Gérer des capitaux d’autres investisseurs permet de les mutualiser, y compris ceux liés aux rémunérations, un sujet visiblement au centre lui aussi de l’électrochoc du week-end. « Nous comprenons que la hausse des taux récente puisse mécaniquement questionner la performance des actifs du groupe, ainsi que sa capacité à percevoir autant de carried interest » (part des plus-values de cession attribués aux gérants), reconnaît Oddo dans une note.

Nouvelles offensives

Quelle solution s’ouvre pour le nouveau directoire ? « La plus radicale, mais la plus théorique aussi, serait de céder les actifs du bilan, les 7 milliards actuels, pour les réinvestir entièrement dans la gestion pour compte de tiers », commente un analyste.

D’autres s’interrogent déjà sur une autre scenario : une nouvelle offensive d’un gérant d’actifs sur le groupe. « Le décès de Michel David-Weill a changé l’équilibre des pouvoirs au sein de la holding… Si la gouvernance est affaiblie, l’histoire de 2017 pourrait bien se répéter », estiment les analystes d’AlphaValue. A l’époque, Tikehau avait lancé une offensive en achetant des parts sur les marchés, avant de finalement les revendre.

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