François Villeroy de Galhau plaide pour une remontée de 50 points de base des taux de la BCE

Publié le 4 déc. 2022 à 18:52

Dans le sillage de la Réserve fédérale américaine, qui a laissé entendre fin novembre que sa prochaine hausse de taux pourrait être plus modérée, François Villeroy de Galhau plaide à son tour pour un rehaussement en décembre plus faible qu’en octobre des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Interrogé ce dimanche sur LCI, le gouverneur de la Banque de France a dit « à titre personnel » souhaiter une hausse de 50 points de base du taux directeur de la BCE. Cette hausse, qui interviendrait le 15 décembre lors de la prochaine réunion des gouverneurs, porterait donc le taux de dépôt à 2 %.

200 points de base depuis juillet

Depuis le mois de juillet, les taux directeurs européens ont bondi de 200 points de base, enregistrant leur plus violente progression depuis la création de l’euro. Cependant, une hausse de 50 points de base marquerait un ralentissement du resserrement de la politique monétaire de la BCE, qui avait procédé à un relèvement de 75 points de base en octobre .

Retrouver un rythme de relèvement des taux plus modéré viserait à éviter un ralentissement trop marqué de l’économie. Dans un communiqué diffusé le 2 décembre, l’agence de notation S&P a abaissé la prévision de croissance du PIB de la France pour 2023 à 0,2 % . En juillet, elle tablait sur une croissance de 1,7 %. François Villeroy de Galhau a toutefois indiqué qu’il était peu probable que la France, comme l’Union européenne, tombe en récession l’an prochain.

Le gouverneur de la Banque de France rappelle également que l’engagement de la BCE de ramener à 2 % l’inflation en 2024 ou 2025 reste inchangé.

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Crédit immobilier : les banques pourront remonter plus vite leurs taux

Publié le 11 janv. 2023 à 18:58Mis à jour le 11 janv. 2023 à 20:16

Fixé chaque trimestre, le taux d’usure sera-t-il bientôt réévalué mensuellement ? La Banque de France doit rendre sa décision la semaine prochaine, mais selon nos informations, cette actualisation plus rapide du taux au-delà duquel les banques n’ont pas le droit de prêter interviendrait au 1er février ou au 1er mars et pour quelques mois seulement.

Cette mensualisation temporaire était l’option envisagée pour fluidifier l’accès au crédit immobilier lors d’une réunion qui a eu lieu mercredi matin à la Banque de France entre les services de l’institution, ceux du ministère de l’Economie, du Trésor et les représentants des courtiers et des banques. Une proposition soutenue par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, explique Bercy.

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Crédit immobilier : les taux grimpent, la production flanche

Publié le 3 févr. 2023 à 15:58Mis à jour le 3 févr. 2023 à 16:39

Les taux du crédit immobilier continuent de grimper . Selon les premières estimations publiées par la Banque de France ce vendredi, le taux moyen des prêts à l’habitat a atteint 2,20 % en janvier, un niveau inédit depuis février 2016 (2,27 % à l’époque). En un an, de janvier 2022 à janvier 2023, le coût du crédit immobilier aura ainsi quasiment doublé, une remontée qui devrait se poursuivre dans les mois à venir.

Pour lutter contre l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) continue en effet de remonter ses taux directeurs. L’institution a ainsi donné un tour de vis supplémentaire de 50 points de base jeudi et devrait renouveler l’opération en mars.

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Banques : en France, la potion magique de la hausse des taux tarde à faire effet

Publié le 12 nov. 2022 à 8:57Mis à jour le 13 nov. 2022 à 10:11

La promesse a été tenue. La hausse des taux, déclenchée au printemps dernier par la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation, a bel et bien profité aux banques européennes : à l’issue des résultats du troisième trimestre, les revenus d’intérêt – un peu partout sur le Vieux Continent – ont profité de cette nouvelle donne.

Chez toutes les banques ? Non ! En France, elles ont certes signé un trimestre de bonne facture. Mais elles n’ont dans l’ensemble pas bénéficié – ni autant, ni aussi vite – de ce nouveau climat monétaire . En témoigne la baisse du bénéfice net de Crédit Agricole SA et de BPCE, à rebours de l’ensemble du secteur bancaire européen.

En cause notamment, le fait que les banques prêtent à taux fixe dans l’Hexagone, empêchant les établissements de répercuter directement la hausse auprès de leurs clients.

Marges d’intérêt en baisse

Chez BPCE, dans les caisses régionales de Crédit Agricole, mais aussi à la Société Générale, la marge nette d’intérêt était en baisse dans l’activité de banque de détail au troisième trimestre. BNP Paribas fait ici exception, avec des revenus d’intérêt en hausse en France , même s’ils se tassent en Italie et en Belgique.

« Nos marges demeurent sous pression compte tenu du caractère spécifique du marché français par rapport aux autres pays », a commenté Sébastien Proto, le directeur général adjoint de Société Générale, en charge des réseaux, qui a prévenu que le décalage allait encore durer plusieurs mois.

L’intensité concurrentielle sur le marché peut également expliquer une moindre progression des marges en France, où toutes les grandes banques ont encore vu leurs encours de crédit augmenter, malgré une situation économique plus incertaine.

Le coût de la ressource

Autre spécificité française, alors qu’elles ne peuvent pas directement répercuter la hausse des taux sur leur stock de prêts, les banques ont vu en quelques mois la rémunération qu’elles doivent servir sur le Livret A passer de 0,5 % à 2 %.

Une charge particulièrement forte pour les réseaux mutualistes, principaux distributeurs de ce produit d’épargne. Sur neuf mois, elle a coûté près de 400 millions d’euros aux Caisses d’Epargne et aux Banques Populaires .

« Pour une banque comme la nôtre qui a beaucoup de crédits à taux fixe et où nous avons plus de Livrets A, l’impact positif des taux va être plus lent. Mais il est plutôt à venir que déjà venu », expliquait Philippe Brassac, le patron de Crédit Agricole SA, lors de la présentation des résultats trimestriels jeudi .

Le comble du bon élève

Ironie du sort, les banques françaises se trouvent pénalisées par des stratégies qui s’étaient révélées plutôt gagnantes jusque-là. Face à la faiblesse des taux, elles ont cherché à se désensibiliser autant que possible du crédit, et à diversifier leur modèle pour proposer de l’assurance, de l’épargne et même des systèmes d’alarme.

« A présent que les taux remontent, les investisseurs ont tendance à privilégier des modèles bancaires plus simples et directement connectés sur les taux », explique Jérôme Legras, directeur de la recherche chez AXIOM AI.

C’est ce qui a profité aux banques espagnoles, comme Caixa ou Bankinter dont les cours ont bondi respectivement de 32 % et de 25 % depuis le début de l’année. Dopée par la remontée des taux, leur rivale Santander a vu ses revenus nets d’intérêt bondir de 7 % en Europe au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent.

Pénalisées en Bourse

Revers de la médaille, ces banques qui prêtent à taux variable se trouvent aujourd’hui dans le viseur du gouvernement espagnol, bien décidé à leur infliger une taxe exceptionnelle, compte tenu des profits réalisés.

Le même type d’explication se retrouve en Allemagne. « Commerzbank, moins diversifiée et plus tournée vers la clientèle locale, a davantage bénéficié de la hausse des taux que Deutsche Bank », qui a pourtant enregistré elle aussi de très belles performances, souligne encore Jérôme Legras. Le titre Deutsche Bank a ainsi perdu 12 % de sa valeur depuis le début de l’année, quand Commerzbank a grimpé de 10 %.

Quant aux banques françaises, leur moindre sensibilité à l’environnement de taux leur coûte cher en Bourse. Depuis le 1er janvier, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole SA ont perdu entre 17 % et 25 % de leur valeur.

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