La nouvelle, publiée ce dimanche au « Journal Officiel », devrait être bien accueillie par les professionnels de l’immobilier. Le taux d’usure, soit le seuil maximal auquel les banques peuvent prêter, passera à 4 % au 1er mars 2023 pour les prêts de vingt ans et plus, contre 3,79 % en février. Il s’agit de la deuxième remontée instaurée par la méthode de révision mensuelle des taux. A titre exceptionnel, et ce jusqu’au 1er juillet 2023, la Banque de France recalculera le taux d’usure tous les mois. Cette mesure est destinée à faciliter l’accès au crédit.
En principe, le taux d’usure est révisé de façon trimestrielle. Mais ce rythme de relèvement n’est, selon les professionnels du secteur, pas adapté à la hausse rapide du coût de refinancement des banques.
Débloquer davantage de dossiers
Pour ne pas prêter à perte, les établissements bancaires doivent répercuter chaque mois ces coûts sur les taux d’emprunt accordés à leurs clients. Certains dossiers se retrouvaient bloqués, car l’addition des différents frais – taux de crédit pratiqué par la banque, commission éventuelle des courtiers, assurance-emprunteurs – faisait dépasser le plafond autorisé.
Selon les courtiers, ce relèvement doit permettre de fluidifier l’octroi de crédit. Mais certains ménages modestes pourraient avoir plus de difficultés à emprunter, car la hausse du taux les obligerait à étaler leur prêt sur une plus longue période, vingt-cinq ans au lieu de vingt ans. Seulement, les taux d’emprunt pratiqués par les banques sont plus élevés sur vingt-cinq ans, alors que le taux d’usure, lui, reste identique : mécaniquement, certains dossiers se retrouveront donc encore bloqués.
Selon les chiffres de la Banque de France, en janvier 2023, le taux de crédit immobilier moyen était de 2,2 %, un niveau inédit depuis février 2016 (2,27 %). En un an, le coût du crédit immobilier a presque doublé. Sa production est ainsi tombée à 13 milliards d’euros (hors renégociations), contre 14 milliards en décembre. Il faut remonter à juin 2020 (13,1 milliards) pour observer une production aussi faible, au moment où le marché était bloqué par la crise sanitaire.