L’assureur crédit Coface profite d’une année 2022 moins compliquée qu’attendu

Publié le 16 févr. 2023 à 18:56Mis à jour le 16 févr. 2023 à 19:13

Le pire n’est jamais certain. En 2022, l’assureur crédit Coface, qui protège les entreprises contre les impayés de leurs partenaires commerciaux, en a fait l’agréable expérience, ce qui lui permet ce jeudi d’afficher des résultats en forte hausse.

Le groupe a vu son chiffre d’affaires augmenter de 13,4 % l’année dernière (à périmètre et taux de change constants), pour atteindre 1,8 milliard d’euros. L’assureur crédit affiche ainsi un bénéfice net record de 283,1 millions d’euros sur l’année, soit une hausse de 26,5 % par rapport à 2021.

Au cours d’une année où les risques macroéconomiques sont remontés , avec l’irruption de la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie et l’envolée de l’inflation, les entreprises ont en effet préféré jouer la prudence en prenant une assurance crédit.

« Remontée des risques »

Pourtant, tous ces risques ne se sont pas matérialisés. Fin 2022, l’économie mondiale « a bénéficié d’événements positifs inattendus comme la réouverture de l’économie chinoise ou un début d’hiver aux températures exceptionnellement élevées en Europe », explique le groupe dans un communiqué.

Cela n’a pas empêché la hausse du nombre de défaillances d’entreprises, mais il reste encore inférieur en France au niveau d’avant la crise sanitaire. En effet, le ratio de sinistralité de Coface est remonté en 2022 à 36 % au lieu de 33 % en 2021.

« Nous avons assisté à une remontée des risques en 2022, après deux années de crise sanitaire et de soutien budgétaire des Etats. Cela légitime encore davantage notre métier, qui est justement d’accompagner les entreprises dans la gestion de leurs risques », explique Xavier Durand, le directeur général de Coface, aux « Echos ».

L’assureur crédit a pu profiter de la croissance de l’activité de ses clients, qui a eu un fort impact sur son chiffre d’affaires, reflétant l’ampleur de la reprise économique et de l’inflation. Il a également réussi à conserver ses clients pour afficher un taux de rétention record de 92,9 %. En revanche, les prix des primes, qui sont établis en fonction des sinistres passés, ont continué de baisser en 2022.

Normalisation

Dans un contexte géopolitique compliqué, Coface est également parvenu à gérer les risques liés à la Russie . Le groupe a ainsi réduit de 87 % son exposition à ce pays, passant de 4,8 milliards d’euros fin février 2022 à 0,6 milliard au 31 décembre dernier.

Ayant fait preuve de prudence en Russie et face à la remontée des défaillances d’entreprises, le groupe affiche un ratio de solvabilité très élevé pour 2022, en hausse sur un an. Coface a ainsi décidé de verser un dividende de 1,52 euro par action, ce qui représente un taux de distribution de 80 % du résultat net.

Pour l’année en cours, l’assureur crédit affiche sa sérénité. Il anticipe « une poursuite de la normalisation de l’environnement de risques », plutôt bénéfique pour ses activités. Il compte par ailleurs poursuivre sa diversification dans de nouveaux métiers comme l’analyse de données. Coface a annoncé le mois dernier l’acquisition d’une petite société nord-américaine, Rel8ed, spécialisée dans le domaine.

Marion Heilmann et R. G.