
Publié le 16 déc. 2022 à 18:38Mis à jour le 16 déc. 2022 à 18:53
La chute du marché des fusions et acquisitions laisse des traces chez Goldman Sachs. Le leader du secteur pourrait supprimer dès janvier jusque 4.000 postes, selon Bloomberg et le « Financial Times ». La banque d’affaires américaine n’a pas confirmé les chiffres mais les récentes déclarations de son patron David Solomon laissent présager des mesures d’économies drastiques.
« Nous continuons à voir des vents contraires sur nos lignes de dépenses, en particulier à court terme, a-t-il déclaré la semaine dernière. Nous avons mis en place certains plans de réductions des coûts, mais il faudra un certain temps pour réaliser les avantages. En fin de compte, nous resterons agiles et nous dimensionnerons l’entreprise pour refléter les opportunités ».
Compte tenu de l’environnement économique et de l’évolution de l’activité, Goldman Sachs va être prudente et se concentrer sur ce qui fait son efficacité, dans un contexte qui comporte des risques de récession, indiquent des sources proches. D’autres banques et beaucoup d’autres entreprises dans des secteurs très variés partagent les mêmes problématiques et ont ou vont réduire leurs effectifs.
Chute du marché du M&A
D’autres banques ont en effet annoncé des baisses de bonus et des mesures de réductions d’effectifs mais jusqu’ici, elles ont pris des mesures à la fois ciblées et locales. Goldman Sachs, qui a déjà signalé la suppression de 400 postes dans ses activités de banque de détail, semble prêt à aller nettement plus loin. Cela traduit aussi la volonté de son patron, David Solomon, de redresser le cours de Bourse de la firme.
Depuis le début de l’année, les fusions et acquisitions ont chuté de près de 40 %, selon des chiffres provisoires de Refinitiv. Certes, les volumes enregistrés (3.474 milliards de dollars) se comparent à une année 2021 extraordinaire (5.747 milliards de dollars) marquée par le rebond post-Covid, mais Goldman Sachs est réputé pour adapter sa structure de manière rapide.
En se séparant de jusque 4.000 salariés, sur 49.000 dans le monde, la banque d’affaires réduirait ses effectifs de 8 %. Quel que soit le scenario retenu, le nombre de salariés chez Goldman Sachs en 2023 sera supérieur au nombre pré-pandémie, indiquent des sources proches, soulignant que le groupe allait continuer à recruter, à un rythme moins rapide. Fin 2019, il employait 38.300 personnes dans le monde.