La banque californienne Silvergate prise dans la tourmente FTX

Publié le 5 janv. 2023 à 18:58Mis à jour le 5 janv. 2023 à 19:12

La faillite du géant FTX en fin d’année dernière, qui avait emporté avec elle d’autres plateformes de prêts de cryptos telles que BlockFi ou Genesis, continue à avoir des répercussions dramatiques sur l’univers des cryptomonnaies.

Jeudi, Silvergate Capital, une petite banque de San Diego qui s’était fait connaître comme l’une des principales banques traditionnelles offrant le dépôt, les transferts de fonds et la sécurité des comptes de cryptomonnaies, a vu son cours en Bourse chuter de près de 44 % en séance après avoir fait état de retraits massifs de la part de ses clients. L’action est tombée à moins de 13 dollars, contre 136 dollars il y a un an.

Au 30 septembre 2022, les dépôts totaux des clients de Silvergate atteignaient les 11,9 milliards de dollars. Selon le rapport financier publié jeudi, ils étaient tombés à 3,8 milliards dollars au 31 décembre. Soit un retrait de 8 milliards. Un « bank run », ou mouvement de panique bancaire, qui a forcé la banque à vendre à perte 5,2 milliards de dollars de titres de créances afin de faire face aux retraits de clients. Elle aurait ainsi perdu plus de 718 millions.

Crise de confiance

« L’industrie des actifs numériques a subi un changement transformationnel, avec un surendettement important conduisant à plusieurs faillites très médiatisées, a reconnu Silvergate dans un communiqué. Ces dynamiques ont déclenché une crise de confiance dans l’ensemble de l’écosystème et ont conduit de nombreux acteurs du secteur à passer à une position ‘sans risque’ sur les plateformes de négociation d’actifs numériques ». Autrement dit à retirer leurs fonds.

En décembre, plusieurs sénateurs américains avaient adressé une lettre à Alan Lane, le patron de Silvergate, lui demandant des éclaircissements sur les liens de la banque avec FTX, et dénonçant un « flagrant » manque de responsabilité. Certains de ses dépôts appartenaient au groupe de Samuel Bankman-Fried . Pour « faire face aux réalités économiques », près de 40 % des effectifs vont être licenciés, soit près de 200 employés, a annoncé la banque.