Baisse surprise de la production de pétrole des membres de l’Opep+

Publié le 2 avr. 2023 à 18:16Mis à jour le 2 avr. 2023 à 18:38

Une bien mauvaise nouvelle pour les perspectives d’inflation, les banques centrales et les marchés, qui savouraient tout juste, à la veille du week-end, le reflux des prix à la consommation.

Les pays de l’Opep+, qui comptent les membres de l’Opep et leurs alliés, menés par la Russie, ont créé la surprise ce dimanche 2 avril en annonçant, dans plusieurs communiqués publiés simultanément, une baisse de leur production. Riyad a déclaré vouloir réduire le débit de 500.000 barils par jour à partir du mois de mai et jusqu’à la fin de l’année.

Moscou prolonge de son côté sa réduction de 500.000 barils, initialement prévue jusqu’en juin, jusqu’à la fin de l’année, tandis que les Emirats arabes unis, le Koweït, l’Irak, Oman et l’Algérie ont eux aussi l’intention d’abaisser leur production sur la même période, pour des quantités respectives de 144.000, 128.000, 211.000, 40.000 et 48.000 barils par jour. Cela représente au total 1,1 million de barils de moins que prévu à partir de mai et 1,6 million à compter de juillet.

Reflux depuis juin

Dans son communiqué, le ministre de l’Energie saoudien a précisé qu’il s’agissait d’une mesure de précaution pour soutenir le marché du pétrole. Après s’être envolé au lendemain de la guerre en Ukraine, et jusqu’à 122 dollars en juin dernier, le cours du baril de brent a peu à peu reflué pour s’établir autour de 80 dollars aujourd’hui. Il avait même approché 70 dollars le 20 mars en raison des craintes d’une crise bancaire globale.

Les pays producteurs craignent probablement un nouvel affaissement des prix lié au ralentissement des économies et de la demande. N’ayant rien laissé transparaître de leurs intentions, et puisqu’ils s’attendaient à une stabilisation des prix, rien n’était particulièrement attendu de la réunion qu’ils devaient tenir à distance lundi 3 avril.

En octobre dernier, juste avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, l’Opep+ avait réduit de 2 millions de barils par jour sa production, la plus forte baisse depuis l’éclatement de la pandémie en 2020.