Suppressions de postes, ouverture d’une enquête : le séisme se poursuit après le rachat de Credit Suisse

Publié le 2 avr. 2023 à 12:17Mis à jour le 2 avr. 2023 à 17:32

Deux semaines après l’annonce du rachat en urgence de Credit Suisse par UBS, le séisme bancaire connaît encore de nombreuses répliques. Sur le front de l’emploi tout d’abord, les responsables de cette nouvelle mégabanque envisageraient de supprimer 20 à 30 % des postes – soit entre 24.000 et 36.000 dans le monde, affirme « SonntagsZeitung », citant des sources internes anonymes.

Dans le même temps, la justice helvétique a commencé à se pencher sur les conditions de cette fusion décidée en urgence par les autorités du pays pour éviter une crise financière, a révélé dimanche le Financial Times. Le parquet fédéral, basé à Berne, recherche de potentielles irrégularités qu’auraient pu commettre le gouvernement, les régulateurs financiers, ou la direction des deux banques. « Le bureau du procureur veut remplir ses missions de façon proactive et contribuer à une place financière suisse propre », a indiqué l’institution citée par le « FT ».

Si l’enquête n’en est qu’à ses premiers pas, les décisions sur le nombre d’emplois qui pourraient être supprimés sont attendues de pied ferme. Le nombre de suppressions évoquées par la presse suisse est supérieur à celui prévu initialement par Credit Suisse, avant son mariage forcé avec UBS. Désormais, en Suisse seule, jusqu’à 11.000 postes seraient concernés, croit savoir l’hebdomadaire helvétique.

Avant le rachat, UBS employait environ 74.000 personnes contre plus de 50.000 chez Credit Suisse. L’hebdomadaire ne précise pas la période sur laquelle ces suppressions d’emplois sont prévues, ni les activités les plus touchées au sein des deux géants bancaires.

Des assemblées générales mardi et mercredi

Avant d’être avalée le 19 mars par le numéro un de la banque en Suisse, Credit Suisse prévoyait de supprimer 9.000 postes d’ici 2025 dans le cadre de son plan de redressement. Les risques de doublons sont perçus comme importants, dans la mesure où les profils d’UBS et de Credit Suisse se ressemblent.

Active comme UBS dans la gestion de fortune et la banque d’affaires, Credit Suisse s’appuie aussi comme sa concurrente sur l’activité locale, qui propose notamment des hypothèques et des crédits aux PME. En Suisse, sa banque de détail compte 95 agences, contre environ 200 chez UBS. Credit Suisse y emploie environ 17.000 personnes.

Selon l’édition dominicale du tabloïd Blick, la marque Credit Suisse devrait exister encore trois ou quatre ans avant de disparaître. Les actionnaires de Credit Suisse, qui ne toucheront que 76 centimes par action, doivent se retrouver mardi à Zurich pour l’Assemblée générale de la banque. Ceux d’UBS ont rendez-vous le lendemain également à Zurich. Leur fusion se fait sans l’aval de leurs actionnaires respectifs, les autorités suisses ayant levé l’obligation de les consulter au nom de l’intérêt supérieur de la place financière suisse.

Source AFP