
Publié le 6 déc. 2022 à 18:15Mis à jour le 6 déc. 2022 à 18:33
De grosses lettres blanches sur un écran noir, des applaudissements réguliers, des intervenants aux discours millimétrés… Non, ce n’est pas la keynote annuelle d’Apple mais Ledger Op3n, l’événement annuel de la star des cryptomonnaies dédié aux développeurs. La mise en scène n’est pas l’unique élément qui fait référence à la marque à la pomme.
Quelques minutes après l’intervention de Pascal Gauthier, PDG de la licorne française qui permet de sécuriser toute sorte d’actifs digitaux (cryptos, NFT, jetons…), c’est au tour de Ian Rogers, son directeur de l’expérience, d’entrer sur scène. L’ancien directeur du digital de LVMH est aussi connu pour être passé par… Apple Music. La star de l’événement n’est pourtant pas ce grand blond mais Tony Fadell – invité surprise – qui n’est autre que le père de l’iPhone.
Un design complètement repensé
Le quinquagénaire a dévoilé la nouveauté de la start-up tricolore qui sortira au premier trimestre 2023 : le Ledger Stax. Comme ses prédécesseurs, le Nano X et le Nano S, il permet de sécuriser ses actifs digitaux. Le design est revanche complètement différent. Fini la petite clé USB et place à une sorte de petit smartphone de la taille d’un porte-cartes. L’écran tactile s’apparente à celui d’un Kindle plutôt qu’à celui d’un iPhone.
Autre particularité : il est aimanté et permet ainsi d’empiler plusieurs Ledger Stax. « De nombreux utilisateurs ont plusieurs Nanos et ne savent plus lequel contient quels actifs. Ils doivent être imaginatifs », sourit Ian Rogers, derrière qui s’affichent des photos d’utilisateurs qui ont collé des stickers sur leurs appareils pour les différencier.
Tony Fadell n’a pas rejoint Ledger en tant que salarié mais comme conseiller. Il est actuellement directeur au sein de Build Collective, fonds d’investissement et cabinet de conseil pour start-up, en référence à son célèbre ouvrage « Build », un guide pratique destiné aux entrepreneurs. « Quand Ledger m’a approché il y a deux ans, je n’étais pas sûr d’accepter la mission car je déteste les gadgets. Mais j’étais très curieux des technologies très sécurisées développées par Legder », a-t-il raconté sur scène.
De l’importance du logiciel
Le Ledger Stax s’inscrit dans la stratégie de la star des cryptomonnaies de faire « avec le portefeuille ce qu’Apple a fait avec le smartphone », comme l’a indiqué Pascal Gauthier récemment dans une interview au média spécialisé The Big Whale.
Avec ce nouveau produit, Ledger espère séduire plus d’utilisateurs – 6 millions de Ledger ont été vendus dans le monde depuis sa création en 2014 – et convaincre les adeptes de passer au Stax (qui coûtera 279 dollars, soit 200 de plus que le classique Nano S). En somme, changer de Ledger comme on change… d’iPhone !
La comparaison avec le géant de Cupertino ne s’arrête pas là. « Un super hardware [matériel informatique, NDLR] ne suffit pas. Il faut aussi un super logiciel », a indiqué Tony Fadell. C’est pourquoi la licorne française s’est diversifiée ces dernières années et a notamment créé son application mobile baptisée Ledger Live, qui permet notamment d’acheter et vendre des cryptomonnaies. Elle a récemment recruté Sébastien Badault, ancien patron d’Alibaba France, en tant que vice-président métavers et Web3 .
Cette annonce intervient alors que le secteur des cryptomonnaies est secoué par le scandale FTX, deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde qui a fait faillite en novembre . Du pain béni pour Ledger qui bat des records de vente depuis. « Nous avons le produit le plus sécurisé au monde. Ledger n’a jamais été hacké », a rappelé sur scène Pascal Gauthier devant un parterre de spectateurs conquis, non sans rappeler les fans d’Apple. Une vigilance toutefois déjouée en 2020, quand la société a été frappée par un important vol de données clients.