FTX : l’ancien patron Sam Bankman-Fried plaide non coupable

Publié le 3 janv. 2023 à 22:00Mis à jour le 3 janv. 2023 à 22:14

Non coupable. C’est ce qu’a décidé de plaider le fondateur et ancien dirigeant déchu de FTX, Sam Bankman-Fried, pour répondre aux accusations de fraudes auxquelles il fait face, qui pourraient conduire à une peine maximale de 115 années de prison . Il s’est présenté mardi devant le tribunal fédéral de New York qui l’accuse d’avoir volontairement participé aux manipulations financières au sein de la plateforme de cryptomonnaies FTX, aujourd’hui en faillite.

Son procès débutera aux Etats-Unis le 2 octobre prochain et devrait être particulièrement médiatique, tant la chute de FTX a ému la sphère financière internationale. Les procureurs américains ont déclaré qu’ils comptaient produire toutes les preuves de l’affaire dans les quatre prochaines semaines.

Le choix de plaider non coupable de la part de celui que l’on appelle « SBF » devrait entraîner un procès plus long, mais pourrait aussi donner davantage d’éléments à l’accusé pour préparer sa défense, d’après les experts. Dans l’affaire, deux proches dirigeants, la patronne d’Alameda Research Caroline Ellison et le cofondateur de FTX Gary Wang , ont quant à eux plaidé coupable pour fraude.

Huit chefs d’accusation

L’Américain de 30 ans a été accueilli par une foule de journalistes et de photographes au tribunal mardi en début d’après-midi. Le 12 décembre dernier, il avait été arrêté aux Bahamas où il résidait en colocation avec d’autres membres de sa société. Il avait ensuite été mis en liberté surveillée avant les fêtes de Noël, après avoir été libéré sous caution pour 250 millions de dollars. L’accusé a par ailleurs demandé au juge de ne pas révéler l’identité des deux personnes ayant garanti sa caution pour les protéger d’un harcèlement potentiel.

SBF risque gros. Il est sous le coup de huit chefs d’accusation différents, dont ceux de fraude électronique et de violation des règles de financement de campagnes électorales. Sa société aurait notamment détourné des fonds, et surtout les dépôts des clients, pour financer d’autres activités et effectuer des prêts à destination de dirigeants de FTX.

Plusieurs enquêtes

Le procureur chargé de l’enquête, Damian Williams, a annoncé mardi la création d’un groupe de travail composé de procureurs expérimentés spécialisés sur l’affaire. Ce groupe pourra avoir recours à la confiscation d’actifs pour « tracer et récupérer les actifs des victimes », a-t-il insisté. Damian Williams avait auparavant expliqué que le gouvernement avait déjà discuté avec des dizaines d’employés de FTX et disposait de milliers de pages de documents sur l’affaire.

Outre le procès pénal, Sam Bankman-Fried est également poursuivi au civil par la Security and Exchange commission (SEC), le gendarme boursier américain, mais aussi par la Commodity Futures Trading Commission, l’agence fédérale qui régule les Bourses. Ces deux affaires devraient être suspendues durant la durée du procès.

Avec Bloomberg.