
Publié le 2 févr. 2023 à 18:19Mis à jour le 2 févr. 2023 à 22:13
La Silicon Valley a retrouvé les faveurs de Wall Street. Après une année 2022 désastreuse, les valeurs technologiques tirent de nouveau les marchés financiers à la hausse, en particulier outre-Atlantique. Le Nasdaq à forte coloration technologique s’est envolé de 3,25 % jeudi après avoir déjà bondi de 2 % la veille. Il a rebondi de plus de 16 % depuis le début de l’année, contre un gain d’environ 10 % pour le CAC 40 parisien. L’indice Dow Jones, au profil plus industriel, a cédé quant à lui 0,12 %.
Le retour en grâce de la tech en Bourse doit beaucoup à Jerome Powell, le gouverneur de la Réserve fédérale. Certes, la banque centrale américaine a encore remonté ses taux mercredi, mais le rythme a de nouveau ralenti, avec une hausse limitée à 0,25 point de pourcentage. C’est surtout le ton du président de la Fed qui a surpris les investisseurs. Alors que la plupart des professionnels s’attendaient à un discours très combatif face à l’inflation, il a au contraire reconnu l’amorçage d’un « processus désinflationniste ».
Retour en grâce pour Meta
Il n’en fallait pas plus pour donner un nouveau coup d’accélérateur à Wall Street. Les rendements des obligations souveraines américaines à 2 ans ont chuté, offrant un soutien supplémentaire aux valeurs de croissance comme la tech. A peine sorti de son meilleur mois de janvier depuis 2001 avec un gain de 10,7 %, le Nasdaq a accéléré son rebond pour atteindre son niveau le plus élevé depuis septembre dernier.
La Fed n’est toutefois pas la seule responsable du regain d’intérêt des investisseurs pour le secteur. Plusieurs grandes entreprises du secteur ont publié des résultats annuels meilleurs qu’attendus, à l’instar de Dassault Systèmes en Europe, en hausse de 12,3 % ce jeudi. Aux Etats-Unis, c’est Meta, la maison mère de Facebook, qui a concentré toutes les attentions.
Après la publication de résultats moins mauvais qu’attendu, le géant des réseaux sociaux s’est envolé de 23 % à New York. Son cours a rebondi de plus de 50 % depuis le début de l’année et il a plus que doublé de valeur depuis son point bas atteint début novembre. Sa capitalisation a gonflé de quasiment 100 milliards sur la seule séance de jeudi pour s’approcher à nouveau du seuil des 500 milliards.
Il faut dire que Mark Zuckerberg, le fondateur et patron omnipotent de Meta, a tout fait pour regagner les bonnes grâces de ses actionnaires. Il a largement insisté sur la priorité donnée à « l’efficacité » cette année par le groupe, des réductions d’effectifs à la rationalisation de son portefeuille immobilier. En parallèle, il a réduit les investissements prévus dans le metaverse et annoncé une nouvelle enveloppe de 40 milliards de dollars pour des rachats d’actions. De quoi gâter ses actionnaires : cette manne représente environ 10 % de la capitalisation du groupe avant ces annonces.