BpiFrance affiche son optimisme pour 2023

Publié le 16 févr. 2023 à 18:12

Pour débuter son troisième mandat à la tête de Bpifrance, Nicolas Dufourcq a décidé de conserver son traditionnel optimisme. Malgré un horizon économique incertain, « l’économie française demeure active en ce début de 2023 », assure le directeur général, qui vient d’être reconduit pour cinq ans .

« Le moral des entrepreneurs reste plutôt bon ; les carnets de commandes des entreprises sont plutôt bien garnis, et nous n’observons aucun signal d’alarme sur le front de la crise énergétique », a-t-il précisé, lors de la présentation du bilan d’activité du groupe ce jeudi.

Alors que la banque publique vient de fêter ses dix ans d’existence, son patron est déterminé à accompagner les entreprises dans cette conjoncture mouvante, comme cela a été le cas l’an dernier. En 2022, Bpifrance assure avoir soutenu l’économie française à hauteur de 67 milliards d’euros, via ses divers métiers de crédit, de garantie, d’investissement mais aussi d’assurance-export.

Des financements record

Dans une année marquée par une succession de crises, le financement des entreprises a augmenté de plus de 6 % par rapport à une année 2021 déjà record, avec près de 22 milliards d’euros de prêts et d’aides à l’innovation. Au total, près de 7.500 entreprises ont bénéficié de 9 milliards d’euros de crédits à moyen et long terme.

Bpifrance demeure un soutien financier important pour le monde de la French Tech, avec des financements stables par rapport à l’an dernier, mais toujours trois fois supérieurs aux montants décaissés avant la crise Covid. L’année qui a débuté sera néanmoins plus compliquée pour les start-ups, alors que les levées de fonds ont ralenti sur la deuxième partie d’année 2022. « Il va leur falloir être performant, tout en limitant la consommation de cash », préconise Nicolas Dufourcq.

Un portefeuille qui tourne

La banque publique a poursuivi ses investissements avec environ 4,85 milliards d’euros injectés dans le capital des entreprises françaises, en direct ou via des fonds. Sur ce montant, un peu plus de 1 milliard d’euros a été investi via le fonds stratégique Lac1, dans quatre entreprises : Spie, Elis, Seb et Alstom.

Offensif en termes d’investissements, Bpifrance l’a aussi été sur le front des cessions : le groupe a empoché 2,3 milliards d’euros en faisant tourner son portefeuille, en hausse de 6 % par rapport au record de 2021, dans un contexte de marché pourtant compliqué.

Cette bonne performance a largement contribué aux résultats financiers. Le bénéfice net estimé pour 2022 s’élève à 1,5 milliard d’euros. Un peu moins que le record de l’an dernier (1,8 milliard), mais bien supérieur aux millésimes d’avant crise.

Feuille de route

Fort de ces bons résultats, Nicolas Dufourcq estime, en ce début de nouveau mandat, avoir les moyens de poursuivre sa feuille de route. « Ma mission, c’est de mettre en oeuvre le plan stratégique de la banque pour 2025 », a-t-il indiqué ce jeudi. Le patron de Bpifrance l’avait déjà présenté aux parlementaires le mois dernier, avant que ceux-ci ne valident la reconduction de son mandat de directeur général .

Le plan couvre les priorités du plan d’investissement France 2030, avec l’accent mis sur la décarbonation de l’économie, la réindustrialisation par l’innovation, le soutien continu à la French Tech, ou encore la reconquête de l’export pour les PME. Inquiet du niveau du déficit commercial de la France en 2022 – à 164 milliards d’euros, le pire jamais atteint -, le patron de Bpifrance sera « amené à faire des propositions » dans les prochains mois pour un soutien budgétaire aux aides à l’export. « Il faut remettre les PME françaises sur le chemin de l’international », déclare le banquier.

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La banque et l’assurance tirent les résultats de La Poste

Publié le 23 févr. 2023 à 18:41Mis à jour le 23 févr. 2023 à 19:47

Les services financiers demeurent le principal moteur de rentabilité de La Poste. Et il tourne encore plus vite depuis l’intégration de CNP Assurances. En 2022, La Banque Postale a de nouveau contribué à la majorité des bénéfices du groupe public, qui continue de souffrir du déclin de son métier historique du courrier.

Le résultat d’exploitation de la filiale bancaire s’est élevé à 1,84 milliard d’euros, en hausse de 3,4 %, sur un montant total de 2,4 milliards pour le groupe (lui-même en baisse de 3,8 %), hors impact des différentes dépréciations d’actifs.

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Crédit Suisse, la banque malade de l’Europe

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Les actionnaires du Credit Suisse et plus largement les actionnaires des banques se souviendront longtemps de la journée du 15 mars, lorsque le titre de la deuxième banque suisse s’est effondré de 24 % en Bourse. Quelques heures à peine après la faillite de plusieurs petites banques américaines – SVB notamment – le doute a gagné les investisseurs quant à la solidité financière d’une banque jugée « too big to fail ». Il a suffi d’un mot : celui du plus gros actionnaire du Credit Suisse, la Saudi National Bank, pour que la confiance s’effondre, en même temps que l’action. La banque saoudienne a en effet indiqué au détour d’une interview sur Bloomberg TV, qu’elle n’avait pas l’intention d’investir davantage dans la banque suisse.

Saudi National Bank était déjà venue au secours de Credit Suisse en fin d’année via une augmentation de capital de 4 milliards d’euros. Quelques mois seulement avant l’annonce de pertes records de plus de 7 milliards de francs suisse de la part de la banque de Zurich. Les marchés y ont vu un signe de défiance, quand le Saoudien expliquait notamment ne pas pouvoir le faire pour des raisons statutaires et réglementaires. Ajoutant même qu’il « ne pensait pas que la banque avait besoin d’argent frais ». Mais dans un contexte de défiance à l’égard des banques, à la suite de la faillite de SVB – la peur a fait le reste.

Spéculations

La crise n’aura duré qu’une journée qu’une courte séance qui a tout de même semblé bien longue. L’intervention – dans la nuit suivante – de la mise à disposition de liquidités – « en cas de besoin » – de la part de la Banque nationale suisse – jusqu’à 50 milliards de francs – a calmé la spéculation. L’action s’est reprise jeudi de 19 %.

Mais la réaction des marchés mercredi 15 mars est venue sanctionner la détérioration de l’image du Credit Suisse, ces dernières années. Une institution créée en 1856 et empêtrée dans de nombreux scandales financiers. Si à court terme, le risque financier semble écarté, les investisseurs n’ont pas fini de s’interroger sur l’avenir du Credit Suisse. Les spéculations vont bon train sur les conséquences de cette crise, entre cessions d’actifs, rapprochement capitalistique ou même rachat par un concurrent.

La Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en mars 2023. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Thibaut Madelin (chef du service finance aux « Echos ». Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d’édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Fabrice Coffrini/AFP. Sons : BFM TV, Crédit Suisse, RTS, Les Hôtesses d’Hilaire – « Fais Faillite », Credit Suisse Employees Record a ‘song of love’ for Jessiah, BFM Business.

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